Coiffure – Portrait de Mimount, 45 ans, diplômée en 2017

Je suis une femme toute simple, une maman avant tout! J’ai 4 enfants et je me suis consacrée à eux pendant 25 ans. L’important pour moi était leur évolution scolaire et leur bonheur.

J’ai aussi accompagné mon mari dans les tâches administratives de son travail.

Grâce aux devoirs de mes enfants, j’ai appris beaucoup. Je lis beaucoup et j’écris, en français et en arabe.

Mes enfants étant devenus plus grands, j’ai pris la décision de m’investir dans un travail.  Je voulais développer un boulot où j’avais ma place à 100% et pas seulement seconder mon mari dans son travail.

Je suis manuelle. Et, j’ai été attirée par le métier de la coiffure. Mais, ce ne fut pas si simple …

Mon mari ne voulait pas que je me forme ou que je travaille. « Si tu veux travailler, va faire la pute ! ». Cette phrase résonne encore dans ma tête.

Une phrase … qui a secoué toute ma vie. Elle a réveillé un monstre en moi avec une seule volonté : être autonome.

J’ai dû attendre 3 ans pour pouvoir faire les démarches d’inscriptions. Mais, un jour, j’ai passé la porte de l’école et je me suis inscrite!

L’école m’a appris à être moi-même. J’ai rencontré de belles personnes dans ma classe qui m’ont beaucoup épaulées. Après une année de formation, j’ai su que la coiffure deviendrait mon métier. Je suis passionnée et je m’y investis.

La coiffure ne souffre pas de préjugés de genre. Tout le monde peut y avoir accès, sans jugement. Par contre, ce métier est déconsidéré par le public. La coiffure demande une force physique et mentale. Un coiffeur doit aimer le partage et apporter du bien-être à l’autre, c’est essentiel.